GEFERS Formation
GEFERS est l’acronyme de Groupe francophone d’Etudes et de Formations en Ethique de la Relation de Service et de soin, qui regroupe des professionnels issus d’un des métiers du service et du soin et expérimentés dans la formation.
Les activités du GEFERS ont pour point commun d’interroger, d’interpeller la relation à l’humain et son questionnement éthique et se déclinent en trois grands axes :
Celui de l’étude, pour élaborer de la pensée et proposer un regard critique sur telle ou telle question d’actualité
Celui de la formation pour accompagner les personnes désireuses d’augmenter, d’affiner ou de diversifier leurs capacités
Enfin, celui de l’écriture pour nommer d’une manière personnelle, préciser et diffuser les fruits de la réflexion.
Le GEFERS se propose ainsi comme un groupe impliqué dans l’étude, la formation et l’écriture.
Il est ouvert aux personnes intéressées par ce triple chantier et désireuses de s’y impliquer.
Notre catalogue
Le GEFERS organise ses formations soit au sein de votre établissement, soit dans le cadre d’un regroupement d’établissements.
GEFERS Association
GEFERS Association poursuit le but de favoriser et de promouvoir la relation à l’humain et son questionnement éthique dans les pratiques de service et de soin. Elle vise à questionner les manières d’être, de faire et de dire des personnes ainsi que les dynamiques organisationnelles en vue d’analyser et d’évaluer leurs impacts sur la relation de service et de soin.
Pour ce faire, l’association :
- favorise les échanges et rencontres entre ses adhérents par l’organisation de réunions et de séminaires de réflexion,
- élabore et publie La Lettre du GEFERS,
- organise une veille documentaire en vue de rassembler et de diffuser de l’information.
La lettre du GEFERS
Les actualités du GEFERS
LE CHOIX DES LIEUX DE VIE DES PERSONNES ÂGÉES
Quel projet de vie vous fait envie?Par définition, tous les êtres vivants ont besoin d’un environnement favorable à leur bien-être et à leur développement. Les êtres humains, quant à eux, ont besoin d’un lieu où ils sont accueillis, qu’ils peuvent habiter et qu’ils peuvent investir de toutes les manières – depuis la couleur des murs jusqu’au style de leur mobilier. C’est vrai depuis toujours et dans toutes les cultures sédentaires ou nomades. Désormais, dans nos sociétés, la question se pose de manière inédite pour les personnes devenues très âgées et de grande dépendance. Les contextes familiaux et sociaux traditionnels ont quasi disparu, en particulier dans les milieux urbains et au sein des familles où chaque adulte exerce un travail au-dehors. Des institutions publiques et privées doivent prendre le relais et les choses semblent jouées, comme si cela allait de soi… Fatalité, destin ou moindre mal ? Depuis quelques années cependant, et sous l’impulsion spécifique d’une culture des droits du patient et de la personne âgée, le scrupule s’est changé en protestation : chaque personne doit pouvoir exercer son droit de choisir « sa vie », c’est-à-dire les conditions concrètes où elle aura à exister, avec ou sans maladie, en étant isolée ou pas, à son domicile, chez un proche ou dans une institution qu’elle aura choisie. On peut rêver d’une société idéale où de tels choix seraient possibles. Encore faudrait-il que la personne soit en mesure de faire correspondre ses moyens, ses capacités, ses besoins, ses envies et la réalité autour d’elle avec les possibilités d’un environnement donné. Une fois encore, ces deux Journées d’étude, loin de prôner vainement un idéal qui n’existe qu’au conditionnel, s’attacheront à une éthique de la responsabilité : à quelles conditions, avec quels moyens et quelles méthodes, doit-on et peut-on répondre aux attentes légitimes des personnes qui doivent choisir un lieu de vie ? Pour ce faire, diverses questions doivent être abordées qui constitueront différents axes d’une politique éclairée, ambitieuse, réaliste, humainement généreuse de santé publique et de bien-être appliquée à ces personnes. Nous retiendrons ici six axes constitutifs d’une telle politique : Un premier axe concerne la reconnaissance que nos sociétés accordent aux personnes âgées : quelle place et quel rôle ? Comment soutenir leur autonomie au quotidien ? Comment prendre en juste compte l’avis de la personne concernée mais qui est peut-être incapable de voir sa situation effective ? Comment formaliser, sur le plan juridique cet avis ? Comment faire médiation dans les désaccords et arbitrer les conflits entre l’aîné et les parties prenantes d’une famille à propos du choix du lieu de vie de celui-ci? Un deuxième axe concerne l’option privilégiée (ou pas) du maintien à domicile dans la qualité de vie, la sécurité et la dignité : quels services devons-nous améliorer et inventer pour cela ? Comment assurer une transition quand le transfert en institution s’impose (pour un séjour temporaire ou définitif) ? Un troisième axe vise la dimension intergénérationnelle quel que soit le lieu de vie choisi. Tout comme on ne saurait être jeune, adulte ou vieux « tout seul », comment favoriser des liens sociaux qui donnent à chacun la possibilité d’être avec d’autres de tous les âges ? Un quatrième axe a trait à l’ensemble des processus psycho-médico-sociaux qui concernent la personne âgée : comment développer une culture de l’anticipation et de la continuité d’une histoire de vie pour en finir avec les situations « au pied du mur » ? Comment intégrer cette dimension prospective dans la pratique de médecines tant générales que spécialisées ainsi que de médecines alternatives peut-être moins conventionnelles ? Un cinquième axe implique spécifiquement le secteur de l’hébergement : comment allier durabilité tant économique qu’écologique et éthique des institutions ? Quelles innovations faut-il développer au quotidien pour améliorer la qualité de vie et d’envie des résidents (ou des habitants) et du personnel ? Quelle part consacrer à une architecture non seulement fonctionnelle mais qui « fait lieu où il fait bon vivre » ? Le sixième axe se préoccupe de l’habitat privé des personnes âgées. Comment y assurer une viabilité fonctionnelle et sécurisée grâce à des aménagements matériels ergonomiques et architecturaux adaptés ? Comment y favoriser une « joie de vivre singulière » conforme au désir de chacune et chacun en ayant recours à des moyens appropriés et qui ne seraient perçus comme envahissants ? Et comment, à l’occasion de ce « maintien à domicile », proposer et organiser une offre de services, de soins - y compris de santé mentale -, d’activités et de soutiens à la fois efficaces, économiquement et éthiquement responsables tant pour les personnes âgées que pour les professionnels engagés ? Tout ceci exige beaucoup de créativité et de capacité d’initiative de la part de chacun : il s’agit de décloisonner les acteurs et les modes d’intervention, en sorte de garantir une authentique « continuité » de l’accompagnement. Les outils digitaux sont appelés à jouer un rôle important s’ils restent au service de la proximité entre les personnes. On voit combien le développement de ces six axes nous conduit à constater que « cela ne va pas de soi »… Là n’est pas le plus important, c’est de penser, de chercher, de créer, d’expérimenter, d’innover, d’évaluer dont il est ici question afin de progresser vers un horizon pertinent pour les personnes âgées et les professionnels ainsi qu’éthiquement désirable pour chacune et chacun. Organisées à partir du présent appel international à communications, ces Journées conjuguent des séances plénières, des séances parallèles en groupes plus restreints ainsi que des tables rondes. Une présentation de contributions sur posters y est proposée en permanence. Ce colloque francophone permettra de la sorte d’échanger des savoirs et des expériences issus de Belgique, de France, du Luxembourg, du Canada et de Suisse. Ces XXIIIèmes JIFESS se dérouleront à l’Aula Magna au cœur de la ville universitaire et estudiantine internationalement connue de Louvain-la-Neuve (UCLouvain) en Belgique. Un moment festif à l’issue de la première journée y sera également organisé. Le Comité scientifique et d’organisationProgramme et inscription →Inclusion, exclusion et vulnérabilités sociales
Quelle éthique pour un juste accompagnement?La volonté du GEFERS est de contribuer par ses différentes actions à une éthique concrète qui imprègne les rapports humains du quotidien, professionnels ou non. Cette visée nous incite à la réflexion, tant individuelle que collective, sur nos manières d’être au monde et d’y mener notre existence en se montrant attentifs à l’humanité des humains que l’on côtoie et en étant soucieux de ne pas les blesser dans leur dignité. Une telle éthique, précisément car elle se veut concrète, nous oblige et interpelle notre sens du bien commun. Elle nous rappelle, au fond, que l’éthique nous concerne tous dans tout. Elle se traduit par une attention particulière et bienveillante portée à autrui. À un enfant, une femme, un homme, plus simplement à une personne qui se sent, de la sorte, digne d’intérêt et perçoit qu’elle existe dans nos manières d’être, de faire, de regarder, de nous exprimer. Dans la façon que nous avons de nous vouloir authentiquement et délicatement présents à elle quels que soient sa condition, son état, ses caractéristiques, les sentiments qui surgissent, l’animent et nous animent. Ne soyons pas naïfs au risque de réduire cette affirmation à une simple déclaration d’intention ! Il nous faut ainsi constater qu’une telle éthique est exigeante, qu’elle ne va pas de soi, qu’elle nous met à l’épreuve et requiert, dès lors, pour qui que ce soit, une vigilance, un effort et de la persévérance… Un effort, néanmoins, accessible à chacune et chacun dès lors que l’on porte individuellement et collectivement la conviction de sa valeur ajoutée pour les rapports humains, que l’on prend conscience de ce que l’on pourrait – ou aurait pu - faire autrement. Notre vigilance, notre effort et notre persévérance pour une éthique concrète peuvent de la sorte être guidés en s’interrogeant : Moi, de la place qui est la mienne, comment puis-je contribuer à des rapports humains bons et bienfaisants ? C’est pour éclairer et affiner cette prise de conscience, c’est pour soutenir et nourrir cet effort, en particulier dans les métiers de l’aide, de l’accompagnement et des soins ainsi que des formations qui y conduisent, c’est pour révéler la beauté, les exigences et la valeur ajoutée pour l’humanité de telles pratiques professionnelles, que les JIFESS du Mans seront consacrées aux thèmes complexes et intriqués des vulnérabilités (en particulier économiques, culturelles et sociales), de l’inclusion et de l’exclusion, telles qu’on peut les analyser dans le domaine de la santé en général et des organisations concrètes. C’est en pensant justement à tout ce qui est déjà bien difficile à vivre du fait de la maladie, de la dépendance, de l’altération de l’autonomie, de la précarité, des limitations de toutes sortes dans un échange fluide au monde et à l’humanité et qui nous concernent tous, que nous réfléchirons durant ces Journées à des initiatives et des projets concrets qui aideront chacun, qui se sent parfois si démuni, à se sentir exister comme personne et comme citoyen à part entière. Nous chercherons à identifier les justes manières de l’accompagner dans un profond souci de sa dignité et animé de la sincérité de la relation qui se noue. Ce colloque permettra d’échanger des savoirs et des expériences issus notamment de France, de Belgique, du Luxembourg, de Suisse et du Québec. Il se déroulera durant deux Journées dans les locaux de l’Université et de l’accueillante ville médiévale et sportive du Mans. Ces Journées conjuguent des séances plénières, des séances parallèles en groupes plus restreints et des tables rondes. Une présentation de contributions sur posters y est proposée en permanence. Un moment festif à l’issue de la première journée y sera également organisé dans les Salons du célèbre Circuit automobile des 24h du Mans. Les séances parallèles ainsi que la présentation sur posters seront organisées à partir du présent appel international à communications qui a pour objectif de permettre aux professionnels des différents métiers de la santé, du médico-social, du social, du pédagogique et de l’éducatif, ainsi qu’aux chercheurs et aux étudiants de présenter :- Leurs travaux,
- Leurs réflexions individuelles ou d’équipes,
- Leurs expériences et les enseignements qu’ils en tirent,
- Leurs recherches en cours ou en projet.
Réenchanter la formation et la pédagogie aux métiers de la santé
Un enjeu de société et un défi éthique Si l’on évoque fréquemment les difficultés de recrutement et de fidélisation des professionnels de la santé et si l’on interroge tout aussi fréquemment la pertinence tant des programmes de formation que des méthodes pédagogiques employées, il nous a semblé important, en misant sur les effets bénéfiques et durables de la formation, de questionner les fondamentaux et les liens qui unissent projets et motivations professionnels d’une part, et contenus et méthodes de formation d’autre part. Il s’agit, de la sorte, d’oser regarder au-delà des réalités actuelles et de s’en détacher quelque peu afin d’entamer ensemble – dans une perspective éthique – un exercice d’audace et de créativité, susceptible de contribuer à réenchanter la formation et la pédagogie aux métiers de la santé, sans oublier, vu les liens étroits qui les relient, les métiers du travail éducatif et social. Réenchanter, c’est vouloir « (en)chanter » à nouveau et autrement pour en éprouver, grâce à une nouvelle mélodie et à de nouvelles paroles, plus de joie. C’est chercher à régénérer le sens et en éprouver du plaisir. C’est se dire : « au nom de notre responsabilité sociale et de notre engagement professionnel, nous pouvons, nous devons agir pour faire autrement, car nous avons une vision, une ambition et un désir d’évolution pour que demain soit plus réjouissant ». Réenchanter, c’est oser l’utopie créatrice, celle qui permet de « regarder vers les étoiles » pour éclairer et dessiner les pourtours d’un futur désirable, tout en « gardant les pieds sur terre » afin de ne pas perdre le sens de la réalité… À l’occasion de ces XXIe Journées dédiées pour la sixième fois à l’éthique de la pédagogie et de la formation, nous vous proposons d’ensemble penser et partager nos réflexions et expériences, nos recherches, nos suggestions, voire nos convictions en vue de contribuer à réenchanter :- Les programmes et référentiels de formation et leur temporalité pour une juste appropriation des savoirs et des techniques, et aussi pour un éveil à la conscience morale et aux exigences éthiques de l’exercice des métiers auxquels ils préparent ;
- Les projets pédagogiques et la place qu’on y accorde aux cheminements intérieurs, à la patience et à l’accompagnement que de tels cheminements requièrent malgré la place donnée à la formation de grands groupes d’étudiants et d’élèves ;
- Les conditions d’accès aux formations et l’aide à la mise à niveau, sinon à l’acquisition, des fondamentaux intellectuels et éducationnels que ces formations nécessitent ;
- Les modalités d’accompagnement des apprenants dans la découverte et l’appropriation des exigences associées à leur nouveau « métier d’étudiant » ;
- Le goût pour la culture générale et la sensibilité aux arts pour une relation de soin humainement enrichie ;
- Le rapport aux corps – le sien et celui d’autrui-, à la dépendance, à la sexualité, à la mort ;
- Les modalités d’une interprofessionnalité et de passerelles entre les filières ;
- La valeur et la qualité des stages en élaborant avec les services de pratique clinique de véritables projets pédagogiques accompagnés par des référents disponibles et formés ;
- Et d’autres suggestions propices à dessiner et à alimenter un futur désirable…
- Leurs travaux ;
- Leurs expériences et les enseignements propices à réenchanter les formations et les méthodes pédagogiques ;
- Leurs recherches en cours ou en projet.
Le questionnement éthique face au refus d’aide et de soins
Comment proposer une juste présence? - Quelles réflexions d'équipe? - Quelles organisations aidantes et apaisantes? - Quel accompagnement des professionnels?L’exercice des différents métiers de la relation à l’humain qui poursuivent le but d’apporter de l’aide ou de prodiguer des soins confronte régulièrement les professionnels au refus des personnes concernées. Comment interpréter ce refus ? Est-ce le signe d’une incompréhension, d’une peur, d’une méfiance voire d’une défiance ? Est-ce une façon de rappeler ou d’affirmer sa présence face à un comportement ressenti comme autoritaire ? Est-ce une manière d’essayer d’exister et de vouloir garder le contrôle de sa vie alors que l’on se sent diminué ou impuissant et que l’on ne perçoit aucun horizon motivant, réjouissant ? Est-ce le rejet des efforts qui s’imposent ou que l’on impose et qui sont perçus comme inappropriés ou insensés ? Est-ce l’expression d’une lassitude de vivre face à une existence dont les conditions et les contraintes apparaissent comme trop lourdes à porter voire inaccessibles ou injustifiées ? Autant d’interrogations et bien d’autres qui mettent les professionnels face à des dilemmes qui les conduisent à se sentir tiraillés entre leur volonté d’aider, de soulager, d’apaiser et la réalité complexe et singulière des situations humaines au sein desquelles ils interviennent et qu’ils veulent respecter. L’éthique en tant que visée du bien dans l’aide apportée, dans les soins prodigués, met les professionnels à rude épreuve dans leur quête d’un juste soin, d’une juste présence, d’un juste accompagnement. La pertinence de leurs actions se trouve ainsi soumise à leur compréhension de ce qui se vit et s’agite intérieurement dans chacune de ces situations. Une pertinence qui fait appel à la nature de leur questionnement et à la qualité de leurs réflexions tant individuelles que d’équipe mais qui interpelle, également, leurs modalités et moyens d’actions autant que leurs formations. Le contenu du colloque a pour objectif de nourrir la réflexion et de partager des expériences et travaux de recherche en vue d’éclairer les professionnels face au refus d’aide et de soins, en sorte de les aider à identifier des voies d’actions et des manières d’être et de faire porteuses de sens et respectueuses des personnes. Il permettra, également, de repérer les caractéristiques d’une organisation aidante et apaisante propice à faciliter et à soutenir des pratiques pertinentes. Il contribuera, enfin, à identifier des modalités innovantes de formation et d’accompagnement des professionnels. Ces deux journées s’adressent aux professionnels et bénévoles de l’ensemble du système de soins, du social et de l’action médico-sociale ainsi qu’aux enseignants et chercheurs en ces domaines. Elles se dérouleront dans le cadre historique et prestigieux du Palais des Papes situé au cœur de la ville d’Avignon. Les journées conjugueront des séances plénières ainsi que des séances parallèles et des ateliers en groupes plus restreints favorables aux échanges, au débat et à l’ouverture aux expériences et travaux issus de différents pays. Une soirée festive sera proposée à l’issue du premier jour. Nous espérons vous y rencontrer nombreux, dans un esprit de découvertes, d’échanges et de convivialité.Programme et inscription →L’invisible et les invisibles du soin
Penser et révéler la valeur éthique profonde des pratiques soignantesAprès avoir consacré les JIFESS de Bordeaux en novembre 2019 à la nécessité de « révéler la noblesse et la beauté de l’aide et des soins aux personnes âgée », il nous apparaît aujourd’hui plus que jamais nécessaire de mettre en avant « l’invisible et les invisibles du soin » afin de « penser et révéler la valeur éthique profonde des différentes formes de pratiques soignantes ». Si tout le monde connaît la formule de Saint-Exupéry : l’essentiel est invisible pour les yeux… rappelons-nous que cette idée profondément philosophique malgré sa couleur un peu sentimentale, remonte aux sources de la pensée occidentale : Platon soutenait que la réalité vraie n’est pas sous nos yeux, mais dans le ciel des Idées. L’essence des choses, l’essentiel donc, ne se donne pas ni à voir ni à sentir. Nous n’avons sous les yeux ou sous les doigts que des images troubles et déformées. Il nous faut sortir de la caverne pour contempler la réalité authentique. Mais que signifie ce vieux récit pour nous aujourd’hui ? La crise sanitaire nous a-t-elle fait sortir de la caverne ? Ce qui était au centre des regards et qui semblait le plus important a été tout à coup refoulé en périphérie. Et des choses habituellement dans l’ombre, tout à coup, sont apparues. La crise a renouvelé le regard. Elle a fait voir l’invisible, et surtout elle a fait apparaître les « invisibles », toutes ces personnes qui soutiennent la vie au quotidien en étant confinées dans des activités peu valorisées – peut-être même des « sales boulots ». Elle nous a fait voir d’autres invisibles encore, des femmes et des hommes pas du tout en rupture sociale, mais dont la fonction ne recevait pas l’attention qui lui est due : l’ensemble des professionnels dans les métiers du soin. Et puis, ces pratiques si diverses du soin (de santé, social, pédagogique, organisationnel, etc.) ont manifesté leur extraordinaire complexité – l’attention extrême qu’elles demandent, le soin dont a besoin le soin pour être humanisant… Ces journées nous permettront de décrire et de célébrer les mystères ou les secrets de ces pratiques, dont l’apparence extérieure, tantôt très technique tantôt beaucoup moins, dissimule l’essentiel, justement : le sens de l’humain. L’appel international à communications qui vous permet de présenter vos travaux, expériences et réflexions sera disponible sur le site du GEFERS dès le 1er novembre 2021. Programme et inscription →Les premières leçons d’une pandémie
Quels regards éthiques sur l’attractivité des formations en santé et sur l’apprentissage en stage ?Dans le cadre des XVIIIes Journées Itinérantes Francophones d’éthique des Soins de Santé (JIFESS), le GEFERS organise un 5e Colloque international francophone centré sur les questions éthiques que soulèvent la pédagogie au sein des différentes structures de formation aux métiers de la santé ainsi que le déroulement des stages dans les milieux professionnels. La crise sanitaire que nous traversons constitue une mise à l’épreuve décisive de l’ensemble de nos sociétés. Mise en cause des comportements individuels et collectifs dans la vie quotidienne ; mise en cause des systèmes et des organisations de la santé ; mise en cause des politiques publiques en leur capacité d’anticipation et de gestion, etc. La crise met également une pression très forte sur les organisations d’enseignement et de formation. Alors que les professionnels de la formation aux métiers de la santé, mais également les tuteurs, les soignants ainsi que les apprenants s’interrogent depuis plusieurs années sur le sens et les conditions de leur travail et de leurs différentes formes d’apprentissage, la situation actuelle aiguise encore le questionnement : il est temps de dresser un bilan, de tirer quelques leçons et d’ouvrir quelques perspectives. À la lumière des événements que nous vivons depuis février 2020, il s’agit par ces nouvelles Journées dédiées à l’Éthique de la pédagogie et de la formation d’interroger quelques faits et d’en tirer quelques enseignements, toujours en rapport avec une éthique du respect, de la dignité et du bien-être de toutes les personnes. Durant ces XVIIIes JIFESS, nous aurons ainsi l’occasion :- de constater l’état des lieux (pédagogiques et professionnels) au sens le plus général : professionnels, apprenants, organisations et soins tant en ville qu’hospitaliers (manque de personnel, de moyens, confusions, incertitudes, récupérations idéologiques en tous genres, etc.) et en particulier l’état des choses avant même l’apparition de la pandémie (problèmes structurels) ;
- d’interroger et de chercher à comprendre les motivations, l’attractivité et les possibilités d’encouragement (incentives) des personnes en formation ;
- d’imaginer des pistes de réponses aux défis : corrections de politique, de stratégie, de méthodes pédagogiques, solutions, etc.