Les évènements passés
XVIèmes JIFESS
L’éthique et le travail des soins
Quels modèles organisationnels ?
Quels défis individuels et collectifs ?
Quelles orientations souhaitables ?
Le travail des soins est inscrit depuis les débuts de l’humanité comme une relation entre des personnes qui se reconnaissent, se font confiance et où l’une s’en remet véritablement aux « bons soins » de l’autre. Malgré l’évolution extraordinaire des méthodes et des technologies, rien de fondamental n’a changé. Le soin est une affaire entre personnes humaines. Une « affaire » qui fait appel à une qualité de relation elle-même ancrée dans la considération que l’on a pour l’humanité d’autrui et la sensibilité dont on fait preuve face à ce qu’il y a à vivre.
Si de nos jours et dans nos sociétés, on répète à raison que le travail est en crise, on peut sans aucun doute soutenir que les professions de santé connaissent les mêmes défis et les mêmes grandes évolutions que le travail en général, depuis les problèmes de financement, de rentabilité, jusqu’aux questions de motivations individuelles. Et pourtant, une immense différence nous paraît distinguer et spécifier le domaine des soins : alors que le travail est de moins en moins consacré à la transformation d’une matière naturelle et peut paraître de plus en plus abstrait ou intellectuel, y compris dans les métiers encore dits manuels, la pratique quotidienne des soins procède d’une oeuvre tant technoscientifique qu’humaine qui la rend à chaque fois singulière.
Il faut reconnaître que les soins ont été sous-estimés en tant que travail – avec l’art du singulier qui les caractérise -, sans doute parce que l’éthique a trop longtemps idéalisé les choses. De son côté, la science a cru pouvoir contrôler l’ensemble des activités et particulièrement la qualité de celles-ci. Fort heureusement celles et ceux qui participent aux mouvements d’analyse du care, autant que celles et ceux qui oeuvrent – telles certaines associations de malades et la démarche du « partenariat patient » -, pour la mise en lumière de la distinction entre la qualité des soins et la qualité du soin et, par là, de la nécessité de prendre soin de l’être humain au-delà des actes et des soins qu’il requiert, ont énergiquement entamé cette reconnaissance sociologique mais également psychologique et morale du travail.
Une éthique du travail des soins permet de considérer les soignants comme des « travailleurs » qui produisent, jour après jour, autant d’oeuvres singulières. Des travailleurs dont il faut baliser les droits et les devoirs, à qui il faut assurer des conditions de travail justes et soutenables – quitte à prendre le risque de souligner à la fois la vulnérabilité et la responsabilité spécifiques de ces travailleurs.
C’est pour cette raison que nous organisons ces XVIes JIFESS sur ce thème car il nous apparaît qu’il est temps aujourd’hui, pour la nature même des soins proposés à la population et pour la qualité même des conditions de travail des différents intervenants, de développer une éthique en mesure de réguler les organisations et les processus de soins dont la dimension économique sera de moins en moins refoulée.
Bruxelles
09 et 10 septembre 2021
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XVIIIèmes JIFESS
Les premières leçons d’une pandémie
Quels regards éthiques sur l’attractivité des formations en santé et sur l’apprentissage en stage ?
Dans le cadre des XVIIIes Journées Itinérantes Francophones d’éthique des Soins de Santé (JIFESS), le GEFERS organise un 5e Colloque international francophone centré sur les questions éthiques que soulèvent la pédagogie au sein des différentes structures de formation aux métiers de la santé ainsi que le déroulement des stages dans les milieux professionnels.
La crise sanitaire que nous traversons constitue une mise à l’épreuve décisive de l’ensemble de nos sociétés. Mise en cause des comportements individuels et collectifs dans la vie quotidienne ; mise en cause des systèmes et des organisations de la santé ; mise en cause des politiques publiques en leur capacité d’anticipation et de gestion, etc.
La crise met également une pression très forte sur les organisations d’enseignement et de formation. Alors que les professionnels de la formation aux métiers de la santé, mais également les tuteurs, les soignants ainsi que les apprenants s’interrogent depuis plusieurs années sur le sens et les conditions de leur travail et de leurs différentes formes d’apprentissage, la situation actuelle aiguise encore le questionnement : il est temps de dresser un bilan, de tirer quelques leçons et d’ouvrir quelques perspectives.
À la lumière des événements que nous vivons depuis février 2020, il s’agit par ces nouvelles Journées dédiées à l’Éthique de la pédagogie et de la formation d’interroger quelques faits et d’en tirer quelques enseignements, toujours en rapport avec une éthique du respect, de la dignité et du bien-être de toutes les personnes.
Durant ces XVIIIes JIFESS, nous aurons ainsi l’occasion :
- de constater l’état des lieux (pédagogiques et professionnels) au sens le plus général : professionnels, apprenants, organisations et soins tant en ville qu’hospitaliers (manque de personnel, de moyens, confusions, incertitudes, récupérations idéologiques en tous genres, etc.) et en particulier l’état des choses avant même l’apparition de la pandémie (problèmes structurels) ;
- d’interroger et de chercher à comprendre les motivations, l’attractivité et les possibilités d’encouragement (incentives) des personnes en formation ;
- d’imaginer des pistes de réponses aux défis : corrections de politique, de stratégie, de méthodes pédagogiques, solutions, etc.
Une fois de plus, notre réflexion sera nourrie d’un dialogue étroit entre les différentes parties prenantes, dans les divers lieux où se réalise au jour le jour la formation aux divers métiers de la santé.
Les Sables d'Olonne
11 et 12 octobre 2021
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XIXèmes JIFESS – ANNECY (Centre Hospitalier)
L’invisible et les invisibles du soin
Penser et révéler la valeur éthique profonde des pratiques soignantes
Après avoir consacré les JIFESS de Bordeaux en novembre 2019 à la nécessité de « révéler la noblesse et la beauté de l’aide et des soins aux personnes âgée », il nous apparaît aujourd’hui plus que jamais nécessaire de mettre en avant « l’invisible et les invisibles du soin » afin de « penser et révéler la valeur éthique profonde des différentes formes de pratiques soignantes ».
Si tout le monde connaît la formule de Saint-Exupéry : l’essentiel est invisible pour les yeux… rappelons-nous que cette idée profondément philosophique malgré sa couleur un peu sentimentale, remonte aux sources de la pensée occidentale : Platon soutenait que la réalité vraie n’est pas sous nos yeux, mais dans le ciel des Idées. L’essence des choses, l’essentiel donc, ne se donne pas ni à voir ni à sentir. Nous n’avons sous les yeux ou sous les doigts que des images troubles et déformées. Il nous faut sortir de la caverne pour contempler la réalité authentique. Mais que signifie ce vieux récit pour nous aujourd’hui ? La crise sanitaire nous a-t-elle fait sortir de la caverne ?
Ce qui était au centre des regards et qui semblait le plus important a été tout à coup refoulé en périphérie. Et des choses habituellement dans l’ombre, tout à coup, sont apparues. La crise a renouvelé le regard. Elle a fait voir l’invisible, et surtout elle a fait apparaître les « invisibles », toutes ces personnes qui soutiennent la vie au quotidien en étant confinées dans des activités peu valorisées – peut-être même des « sales boulots ». Elle nous a fait voir d’autres invisibles encore, des femmes et des hommes pas du tout en rupture sociale, mais dont la fonction ne recevait pas l’attention qui lui est due : l’ensemble des professionnels dans les métiers du soin.
Et puis, ces pratiques si diverses du soin (de santé, social, pédagogique, organisationnel, etc.) ont manifesté leur extraordinaire complexité – l’attention extrême qu’elles demandent, le soin dont a besoin le soin pour être humanisant…
Ces journées nous permettront de décrire et de célébrer les mystères ou les secrets de ces pratiques, dont l’apparence extérieure, tantôt très technique tantôt beaucoup moins, dissimule l’essentiel, justement : le sens de l’humain.
L’appel international à communications qui vous permet de présenter vos travaux, expériences et réflexions sera disponible sur le site du GEFERS dès le 1er novembre 2021.
Annecy
02 et 03 juin 2022
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XXèmes JIFESS – AVIGNON (Palais des Papes)
Le questionnement éthique face au refus d’aide et de soins
Comment proposer une juste présence? – Quelles réflexions d’équipe? – Quelles organisations aidantes et apaisantes? – Quel accompagnement des professionnels?
L’exercice des différents métiers de la relation à l’humain qui poursuivent le but d’apporter de l’aide ou de prodiguer des soins confronte régulièrement les professionnels au refus des personnes concernées.
Comment interpréter ce refus ? Est-ce le signe d’une incompréhension, d’une peur, d’une méfiance voire d’une défiance ? Est-ce une façon de rappeler ou d’affirmer sa présence face à un comportement ressenti comme autoritaire ? Est-ce une manière d’essayer d’exister et de vouloir garder le contrôle de sa vie alors que l’on se sent diminué ou impuissant et que l’on ne perçoit aucun horizon motivant, réjouissant ? Est-ce le rejet des efforts qui s’imposent ou que l’on impose et qui sont perçus comme inappropriés ou insensés ? Est-ce l’expression d’une lassitude de vivre face à une existence dont les conditions et les contraintes apparaissent comme trop lourdes à porter voire inaccessibles ou injustifiées ?
Autant d’interrogations et bien d’autres qui mettent les professionnels face à des dilemmes qui les conduisent à se sentir tiraillés entre leur volonté d’aider, de soulager, d’apaiser et la réalité complexe et singulière des situations humaines au sein desquelles ils interviennent et qu’ils veulent respecter.
L’éthique en tant que visée du bien dans l’aide apportée, dans les soins prodigués, met les professionnels à rude épreuve dans leur quête d’un juste soin, d’une juste présence, d’un juste accompagnement. La pertinence de leurs actions se trouve ainsi soumise à leur compréhension de ce qui se vit et s’agite intérieurement dans chacune de ces situations. Une pertinence qui fait appel à la nature de leur questionnement et à la qualité de leurs réflexions tant individuelles que d’équipe mais qui interpelle, également, leurs modalités et moyens d’actions autant que leurs formations.
Le contenu du colloque a pour objectif de nourrir la réflexion et de partager des expériences et travaux de recherche en vue d’éclairer les professionnels face au refus d’aide et de soins, en sorte de les aider à identifier des voies d’actions et des manières d’être et de faire porteuses de sens et respectueuses des personnes. Il permettra, également, de repérer les caractéristiques d’une organisation aidante et apaisante propice à faciliter et à soutenir des pratiques pertinentes. Il contribuera, enfin, à identifier des modalités innovantes de formation et d’accompagnement des professionnels.
Ces deux journées s’adressent aux professionnels et bénévoles de l’ensemble du système de soins, du social et de l’action médico-sociale ainsi qu’aux enseignants et chercheurs en ces domaines. Elles se dérouleront dans le cadre historique et prestigieux du Palais des Papes situé au cœur de la ville d’Avignon.
Les journées conjugueront des séances plénières ainsi que des séances parallèles et des ateliers en groupes plus restreints favorables aux échanges, au débat et à l’ouverture aux expériences et travaux issus de différents pays.
Une soirée festive sera proposée à l’issue du premier jour.
Nous espérons vous y rencontrer nombreux, dans un esprit de découvertes, d’échanges et de convivialité.
Avignon, Palais des Papes
20 et 21 octobre 2022
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Journées d’étude organisée par GEFERS Association – Frévent (Château de Cercamp)
Révéler la beauté de l’aide et des soins à la personne âgée à domicile
De l’observation pratique à la réflexion éthique
Frévent, Château de Cercamp
Samedi 15 avril 2023
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XXIèmes JIFESS – Les Sables d’Olonne (Palais des congrès « Les Atlantes »)
Réenchanter la formation et la pédagogie aux métiers de la santé
Un enjeu de société et un défi éthique
Si l’on évoque fréquemment les difficultés de recrutement et de fidélisation des professionnels de la santé et si l’on interroge tout aussi fréquemment la pertinence tant des programmes de formation que des méthodes pédagogiques employées, il nous a semblé important, en misant sur les effets bénéfiques et durables de la formation, de questionner les fondamentaux et les liens qui unissent projets et motivations professionnels d’une part, et contenus et méthodes de formation d’autre part.
Il s’agit, de la sorte, d’oser regarder au-delà des réalités actuelles et de s’en détacher quelque peu afin d’entamer ensemble – dans une perspective éthique – un exercice d’audace et de créativité, susceptible de contribuer à réenchanter la formation et la pédagogie aux métiers de la santé, sans oublier, vu les liens étroits qui les relient, les métiers du travail éducatif et social.
Réenchanter, c’est vouloir « (en)chanter » à nouveau et autrement pour en éprouver, grâce à une nouvelle mélodie et à de nouvelles paroles, plus de joie. C’est chercher à régénérer le sens et en éprouver du plaisir. C’est se dire : « au nom de notre responsabilité sociale et de notre engagement professionnel, nous pouvons, nous devons agir pour faire autrement, car nous avons une vision, une ambition et un désir d’évolution pour que demain soit plus réjouissant ».
Réenchanter, c’est oser l’utopie créatrice, celle qui permet de « regarder vers les étoiles » pour éclairer et dessiner les pourtours d’un futur désirable, tout en « gardant les pieds sur terre » afin de ne pas perdre le sens de la réalité…
À l’occasion de ces XXIe Journées dédiées pour la sixième fois à l’éthique de la pédagogie et de la formation, nous vous proposons d’ensemble penser et partager nos réflexions et expériences, nos recherches, nos suggestions, voire nos convictions en vue de contribuer à réenchanter :
- Les programmes et référentiels de formation et leur temporalité pour une juste appropriation des savoirs et des techniques, et aussi pour un éveil à la conscience morale et aux exigences éthiques de l’exercice des métiers auxquels ils préparent ;
- Les projets pédagogiques et la place qu’on y accorde aux cheminements intérieurs, à la patience et à l’accompagnement que de tels cheminements requièrent malgré la place donnée à la formation de grands groupes d’étudiants et d’élèves ;
- Les conditions d’accès aux formations et l’aide à la mise à niveau, sinon à l’acquisition, des fondamentaux intellectuels et éducationnels que ces formations nécessitent ;
- Les modalités d’accompagnement des apprenants dans la découverte et l’appropriation des exigences associées à leur nouveau « métier d’étudiant » ;
- Le goût pour la culture générale et la sensibilité aux arts pour une relation de soin humainement enrichie ;
- Le rapport aux corps – le sien et celui d’autrui-, à la dépendance, à la sexualité, à la mort ;
- Les modalités d’une interprofessionnalité et de passerelles entre les filières ;
- La valeur et la qualité des stages en élaborant avec les services de pratique clinique de véritables projets pédagogiques accompagnés par des référents disponibles et formés ;
- Et d’autres suggestions propices à dessiner et à alimenter un futur désirable…
Au fond, l’enjeu de société et le défi éthique ne sont-ils pas de réenchanter la formation afin que celle-ci s’inscrive dans une politique orientée par le sens du bien commun, au-delà des intérêts politiciens et des replis corporatistes ?
Ce colloque permettra d’échanger des réalités et des expériences issues notamment de France, de Belgique, du Luxembourg, de Suisse et du Québec.
Il se déroulera durant deux Journées au bord de l’Océan dans le cadre accueillant – enchanteur – du Palais des Congrès des Sables d’Olonne en Vendée. Ces Journées conjuguent des séances plénières, des séances parallèles en groupes plus restreints et des tables rondes. Une présentation de contributions sur posters y est proposée en permanence.
Un moment festif à l’issue de la première journée y sera également organisé.
Les séances parallèles ainsi que la présentation sur posters seront organisées à partir d’un appel international à communications qui a pour objectif de permettre aux professionnels des différents métiers concernés ainsi qu’aux chercheurs et aux étudiants de présenter :
- Leurs travaux ;
- Leurs expériences et les enseignements propices à réenchanter les formations et les méthodes pédagogiques ;
- Leurs recherches en cours ou en projet.
Les Sables d'Olonne, Palais des congrès "Les Atlantes"
11 et 12 mai 2023
Programme et inscription →