XXIIIèmes JIFESS – Aula Magna, Louvain-la-Neuve Université

LE CHOIX DES LIEUX DE VIE DES PERSONNES ÂGÉES


Quel projet de vie vous fait envie?

——————————————————————————————————————–

Ces journées sont reconnues comme formation continue pour les directeurs MR-MRS pour la Wallonie et pour Bruxelles.

Pour les médecins, une demande reconnaissance en éthique et économie a été introduite.

——————————————————————————————————————–


23 et 24 mai 2024
Aula Magna, Louvain-la-Neuve Université, Belgique
Tarifs : 200 à 325 €

Par définition, tous les êtres vivants ont besoin d’un environnement favorable à leur bien-être et à leur développement. Les êtres humains, quant à eux, ont besoin d’un lieu où ils sont accueillis, qu’ils peuvent habiter et qu’ils peuvent investir de toutes les manières – depuis la couleur des murs jusqu’au style de leur mobilier. C’est vrai depuis toujours et dans toutes les cultures sédentaires ou nomades. Désormais, dans nos sociétés, la question se pose de manière inédite pour les personnes devenues très âgées et de grande dépendance. Les contextes familiaux et sociaux traditionnels ont quasi disparu, en particulier dans les milieux urbains et au sein des familles où chaque adulte exerce un travail au-dehors. Des institutions publiques et privées doivent prendre le relais et les choses semblent jouées, comme si cela allait de soi… Fatalité, destin ou moindre mal ?

Depuis quelques années cependant, et sous l’impulsion spécifique d’une culture des droits du patient et de la personne âgée, le scrupule s’est changé en protestation : chaque personne doit pouvoir exercer son droit de choisir « sa vie », c’est-à-dire les conditions concrètes où elle aura à exister, avec ou sans maladie, en étant isolée ou pas, à son domicile, chez un proche ou dans une institution qu’elle aura choisie.

On peut rêver d’une société idéale où de tels choix seraient possibles. Encore faudrait-il que la personne soit en mesure  de faire correspondre ses moyens, ses capacités, ses besoins, ses envies et la réalité autour d’elle avec les possibilités d’un environnement donné.

Une fois encore, ces deux Journées d’étude, loin de prôner vainement un idéal qui n’existe qu’au conditionnel, s’attacheront à une éthique de la responsabilité : à quelles conditions, avec quels moyens et quelles méthodes, doit-on et peut-on répondre aux attentes légitimes des personnes qui doivent choisir un lieu de vie ?

Pour ce faire, diverses questions doivent être abordées qui constitueront différents axes d’une politique éclairée, ambitieuse, réaliste, humainement généreuse de santé publique et de bien-être appliquée à ces personnes.

Nous retiendrons ici six axes constitutifs d’une telle politique :

Un premier axe concerne la reconnaissance que nos sociétés accordent aux personnes âgées : quelle place et quel rôle ? Comment soutenir leur autonomie au quotidien ? Comment prendre en juste compte l’avis de la personne concernée mais qui est peut-être incapable de voir sa situation effective ? Comment formaliser, sur le plan juridique cet avis ? Comment faire médiation dans les désaccords et arbitrer les conflits entre l’aîné et les parties prenantes d’une famille à propos du choix du lieu de vie de celui-ci?

Un deuxième axe concerne l’option privilégiée (ou pas) du maintien à domicile dans la qualité de vie, la sécurité et la dignité : quels services devons-nous améliorer et inventer pour cela ? Comment assurer une transition quand le transfert en institution s’impose (pour un séjour temporaire ou définitif) ?

Un troisième axe vise la dimension intergénérationnelle quel que soit le lieu de vie choisi. Tout comme on ne saurait être jeune, adulte ou vieux « tout seul », comment favoriser des liens sociaux qui donnent à chacun la possibilité d’être avec d’autres de tous les âges ?

Un quatrième axe a trait à l’ensemble des processus psycho-médico-sociaux qui concernent la personne âgée : comment développer une culture de l’anticipation et de la continuité d’une histoire de vie pour en finir avec les situations « au pied du mur » ? Comment intégrer cette dimension prospective dans la pratique de médecines tant générales que spécialisées ainsi que de médecines alternatives peut-être moins conventionnelles ?

Un cinquième axe implique spécifiquement le secteur de l’hébergement : comment allier durabilité tant économique qu’écologique et éthique des institutions ? Quelles innovations faut-il développer au quotidien pour améliorer la qualité de vie et d’envie des résidents (ou des habitants) et du personnel ? Quelle part consacrer à une architecture non seulement fonctionnelle mais qui « fait lieu où il fait bon vivre » ?

Le sixième axe se préoccupe de l’habitat privé des personnes âgées. Comment y assurer une viabilité fonctionnelle et sécurisée grâce à des aménagements matériels ergonomiques et architecturaux adaptés ? Comment y favoriser une « joie de vivre singulière » conforme au désir de chacune et chacun en ayant recours à des moyens appropriés et qui ne seraient perçus comme envahissants ? Et comment, à l’occasion de ce « maintien à domicile », proposer et organiser une offre de services, de soins – y compris de santé mentale -, d’activités et de soutiens à la fois efficaces, économiquement et éthiquement responsables tant pour les personnes âgées que pour les professionnels engagés ?

Tout ceci exige beaucoup de créativité et de capacité d’initiative de la part de chacun : il s’agit de décloisonner les acteurs et les modes d’intervention, en sorte de garantir une authentique « continuité » de l’accompagnement. Les outils digitaux sont appelés à jouer un rôle important s’ils restent au service de la proximité entre les personnes.

On voit combien le développement de ces six axes nous conduit à constater que « cela ne va pas de soi »… Là n’est pas le plus important, c’est de penser, de chercher, de créer, d’expérimenter, d’innover, d’évaluer dont il est ici question afin de progresser vers un horizon pertinent pour les personnes âgées et les professionnels ainsi qu’éthiquement désirable pour chacune et chacun.

Organisées à partir du présent appel international à communications, ces Journées conjuguent des séances plénières, des séances parallèles en groupes plus restreints ainsi que des tables rondes.

Une présentation de contributions sur posters y est proposée en permanence. Ce colloque francophone permettra de la sorte d’échanger des savoirs et des expériences issus de Belgique, de France, du Luxembourg, du Canada et de Suisse.

Ces XXIIIèmes JIFESS se dérouleront à l’Aula Magna au cœur de la ville universitaire et estudiantine internationalement connue de Louvain-la-Neuve (UCLouvain) en Belgique.

Un moment festif à l’issue de la première journée y sera également organisé.

Le Comité scientifique et d’organisation

À propos des JIFESS

Les Journées itinérantes francophones d’éthique des soins de santé sont organisées par le GEFERS dans une région ou un pays en collaboration avec des partenaires locaux. Elles s’adressent à tous les professionnels du système de soins sans distinction de qualification. Elles concernent tous les lieux de la pratique tant dans les différents types d’établissements de soins, qu’en cabinet individuel et de groupe ou à domicile.

Résolument tournées vers une éthique du quotidien, elles poursuivent le but de réunir des professionnels en vue de :

  • partager des interrogations et expériences
  • proposer des connaissances
  • susciter des réflexions relatives aux questions éthiques que soulèvent :
    • la pratique quotidienne des soins
    • leurs modalités d’organisation
    • la formation initiale et continue des professionnels.

Organisées durant deux journées consécutives, elles conjuguent des séances plénières et des sessions parallèles.